24/08/2011
NORGE, deux poèmes
Sur mes étagères
Un recueil de poèmes intitulé
REMUER CIEL ET TERRE
de NORGE (Bruxelles 1898-1990)
"De son vrai nom Georges Mogin il signa Géo Norge, puis, simplement Norge !
Ce qui caractérise Norge, en sus de sa profonde humanité, c'est la variété de sa palette, l'étendue de son registre. Norge écrit souvent autrement que Norge ! Il s'exprime en longs vers sinueux et musicaux aussi bien qu'en poèmes drus, comme sculptés dans la langue. Norge aime jouer avec les mots auxquels, ce faisant, il révèle parfois leur propre profondeur sémantique.
Jean Tordeur, qui a préfacé ses « Oeuvres poétiques » (Seghers 1978), le décrit comme « un iconoclaste tonique de pleine terre, de pleine santé, doué d'un inaltérable amour de l'humain (…) délibérément à l'écart, dans sa pensée et dans son écriture, des modes, des chapelles, des institutions, des gloses sémantiques ou structurelles - qu'il a en horreur - Norge tient que la poésie est faite pour plaire, pour charmer… »". source: ici
Une chanson
Une chanson bonne à mâcher
Dure à la dent et douce au cœur.
Ma sœur, il ne faut pas te fâcher,
Ma sœur.
Une chanson bonne à mâcher
Quand il fait noir, quand il fait peur,
Comme à la lèvre du vacher,
La fleur.
Une chanson bonne à mâcher,
Qui aurait le goût du bonheur,
Mon enfance et de tes ruchers
L'odeur.
Una canción
Una canción buena para mascar
Dura al diente y dulce al corazón.
Hermana mía, no te enfades,
Hermana.
Una canción buena para mascar
Cuando oscurece, cuando hay miedo,
Como en labio del vaquero,
La flor.
Una canción buena para mascar
Que tendría el gusto de la felicidad,
Mi infancia y de tus colmenas
El olor.
(Trad. MAH y Colette)
Dans la section du recueil "Remuer ciel et terre" intitulée FAMINES 1950, ce poème de NORGE
J'ai si faim et j'ai si froid
Disait,
Disait ce peuple à son roi
Mauvais.
Ces cris ne le touchaient pas
Beaucoup.
Aux plus criards, il coupa
Le cou.
Cette histoire dura très
Longtemps
Et ce méchant roi vivait
Content.
Mais le Ciel ne semblait pas
D'accord,
Car un jour, Dieu le frappa
De mort.
Puis, Dieu se mit à sa place
Au trône.
Chants, cortèges, fleurs et châsses,
Couronne!
Pas de pain et pas de feu
Pleurait,
Pleurait ce peuple et son Dieu
Riait.
En la sección"HAMBRUNAS" 1950 del libro titulado Remover Cielo y Tierra de NORGE, este poema.
EL TRONO
Tengo tanto hambre y tanto frío
Decía,
Decía ese pueblo a su rey
Malo
Esos gritos no le afectaban
Mucho
A los más ruidosos les cortó
El cuello.
Esta historia duró mucho
Tiempo
Y ese rey maligno vivía
Contento.
Pero el cielo no parecía
De acuerdo
Puesto que un día Dios le golpeó
De muerte.
Luego Dios se puso en su sitio
En el trono.
Cánticos, cortejos, flores, sagrarios.
¡Corona!
Ni pan ni fuego
LLoraba
Lloraba ese pueblo y su Dios
Reía.
(Trad. MH y Colette)
00:11 Publié dans littérature et poésie | Tags : norge, poésie belge, le trône, une chanson | Lien permanent | Commentaires (4)
17/08/2011
Phrases creuses / Frases huecas
Le discours sur la paix
Vers la fin d’un discours extrêmement important
le grand homme d’État trébuchant
sur une belle phrase creuse
tombe dedans
et désemparé la bouche grande ouverte
haletant
montre les dents
et la carie dentaire de ses pacifiques raisonnements
met à vif le nerf de la guerre
la délicate question d’argent.
(Jacques Prévert, Paroles, 1946)
Si la prospérité était fausse, comment savons-nous que la crise est authentique?
El discurso sobre la paz
Hacia el final de un discurso de extrema importancia
el gran hombre de Estado tropieza
con una bella frase hueca
cae dentro
y desesperado, la boca abierta,
jadeante
enseña los dientes
y la caries dental de sus pacíficos razonamientos
pone en evidencia el nervio de la guerra
el delicado asunto del dinero.
(Jacques Prévert, Paroles, 1946)
Trad: MAH, Colette
08:10 Publié dans culture, Humeur | Tags : j. prévert, el roto, discours sur la paix, politiques | Lien permanent | Commentaires (5)
14/08/2011
"Traverser...l'illusion tenace d'être quelque chose" / "Traspasar...el trompo ubicuo de ser algo"
« C'est fou comme la voix seule peut dire d'une personne qu'on aime - de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité de vivre, de sa joie. Sans les gestes, c'est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s'installe. »
Philippe Delerm
Extrait de La Première Gorgée de bière
“Sorprende todo lo que la voz sola puede decir de una persona que queremos – su tristeza, su cansancio, su fragilidad, su intensidad de vivir, su alegría. Sin los gestos, el pudor desaparece, la transparencia se instala.”
Inaugurer la transparence
Inaugurer la transparence,
voir à travers un corps, une idée,
un amour, la folie,
distinguer sans obstacle l'autre côté,
traverser de part en part
l'illusion tenace d'être quelque chose.
non seulement pénétrer du regard dans la roche
mais ressortir aussi par son envers.
Et plus encore:
Inaugurer la transparence
c'est abolir un côté et l'autre
et trouver enfin le centre.
Et c'est pouvoir suspendre la quête
parce qu'elle n'est plus nécessaire,
parce qu'une chose cesse d'être interférence
parce que l'au-delà et l'en deçà se sont unis;
Inaugurer la transparence
c'est te découvrir à ta place
Poésie Vertical
Inaugurar la tranparencia
Inaugurara la transparencia.
Ver a través de un cuerpo, de una idea,
de un amor, de la locura,
divisar sin estorbos el otro lado,
traspasar de parte a parte
el trompo ubicuo de ser algo.
No sólo penetrar con el ojo la roca
sino también salir por su revés.
Y algo más todavía ;
inaugurar la transparencia
es abolir un lado y el otro
y encontrar por fin el centro.
Y es poder no seguir
porque ya no es preciso,
porque una cosa deja de ser interferencia
porque el más allá y el más aca se han unido.
Inaugurar la transparencia
es hallarte en tu sitio.
Vieillir, c'est découvrir la transparence, brûler les frontières, fondre les limites, abattre les paravents... Y a-t-il plus passionnant voyage que celui de la vie ?
Maria Casarès
Extrait de Résidence privilégiée
Envejecer, es descubrir la transparencia, quemar las fronteras, diluir los límites, derribar las mamparas… ¿Existe algún viaje más apasionante que el de la vida?
Photos:1) Toile et photo Ken Orton (Thanks a lot!)
2) Toile de Lucien Levy-Dhurmer / Portait de Mlle Carlier
3) Photo Armando Ribeiro (¡Gracias!)
08:16 Publié dans culture, Espagne, littérature, littérature et poésie | Tags : roberto juarroz, transparence | Lien permanent | Commentaires (1)
07/08/2011
Joan Miró, Mallorca
Oh, je sais, cette année de nombreuses expositions ont eu lieu un peu partout en Europe et on a pu découvrir que Joan Miró n'était pas seulement peintre mais aussi sculpteur et céramiste.
Si, ya lo sé, este año han tenido lugar numerosas exposiciones diseminadas por toda Europa en las que se ha podido descubrir que Joan Miró no sólo era pintor sino también escultor y ceramista.
Foto: Yoursuf Karsh 1965
Joan Miró: 1893 Barcelona - 1983 Palma de Mallorca.
C'est 1956, après de nombreux allers-retours entre Barcelona et Paris qu'il décide de s'installer avec sa femme Pilar à Mallorca.
On peut visiter son bel atelier, une maison du XVIII, Son Boter, et puis la Fondation Pilar y Joan Miró (musée) inauguré en 1992 qui est née de la volonté de l'artiste de diffuser et promouvoir la création artistique ainsi que de sa préoccupation de préserver ses ateliers.
Fue en 1956, después de numerosas idas y venidas entre Barcelona y Paris cuando decide instalarse, con su mujer Pilar, en Mallorca.
Actualmente se puede visitar su taller, una casa del siglo XVIII, (Son Boter) así como la Fundación Pilar y Joan Miró (museo), inaugurada en 1992, nacida de la voluntad del artista de promover y difundir la creación artística y de su preocupación por preservar sus talleres.
Aujourd'hui je ne vous propose pas une visite guidée de l'ensemble musée-atelier-jardin-maison, le site est fort bien fait : http://miro.palmademallorca.es/ mais je vais vous montrer ce qui m'a plu ou m'a attirée, enchantée, surprise.
Hoy no os propongo una visita guiada del conjunto museo-taller-jardín-casa, que para eso está Internet: http://miro.palmademallorca.es/ sino enseñaros lo que me ha gustado, atraído, encantado o sorprendido.
Dans le musée la lumière surgit, gicle de partout, même de pans de murs translucides
En el museo la luz surge por todos los lados, incluidas algunas paredes traslucidas.


Autour du musée, un jardin fait de coins et recoins, des sculptures disséminées, une pelouse impeccable (et, oui !), et une belle vue sur la baie de Palma.
Alrededor del museo, un jardín hecho de rincones y escondrijos, esculturas diseminadas, un césped impecable (¡lo que son las cosas!) y una bonita vista sobre la bahía de Palma.
Fue esta obra la que me intrigó en un principio; Había ido detrás de los gorriones y...¡que belleza!
(Oui, les noms des œuvres ainsi que bien des annotations de Miró sont en français)
(En efecto, los títulos de las obras así como buen número de anotaciones de Miró están en francés)
(clic pour agrandir)
Pour arriver à la vieille maison il faut grimper quelques volées d'escalier derrière l'atelier. La vue est reposante, les cigales chantent déjà à 10h30, il n'y a encore personne. L'extérieur est celui d'une typique maison majorquine et à l'intérieur, surprise, des objets divers, objets naturels ou quotidiens, et puis les murs couverts de graffiti, d'ébauches de plans de sculptures de l'artiste.
Si vivant, inattendu.

Para llegar al caserón hay que subir una escalinata detrás del taller. La vista es relajante, las cigarras ya cantan a las 10h30, todavía no hay nadie .El exterior es el de una típica casa mallorquina pero el interior es una sorpresa: objetos diversos, objetos naturales o cotidianos y las paredes cubiertas de graffiti, de bocetos, de planos de esculturas del artista.
Tan vivo, tan inesperado.
He aquí una buena razón añadida para, un día, sufrir el tormento de un vuelo low cost a Mallorca. ¿No?
Comme toujours, un clic pour agrandir toutes les photos.
Como siempre, un clic para ampliar todas las fotos.
Voir le billet de Tania de "Textes et prétextes" sur l'expo Miró à Bruxelles:
12:16 Publié dans balade majorque / paseo mallorca, culture | Tags : fondation pilar et joan miró, mallorca | Lien permanent | Commentaires (2)